Par Marc Dufumier
- Télérama 2011
On produit trop et mal. Mais le bon sens paysan n’est pas mort, et les Français pensent qu'une agriculture de qualité et respectueuse de l'environnement est possible. Marc Dufumier, agronome, explique...
Marc Dufumier |
Les
citadins, qui constituent l'immense majorité de la population française, ont le
sentiment d'une agriculture jamais sortie de la crise depuis des décennies...
Les
citadins, qui ont un peu oublié ce qu'était l'agriculture, s'inquiètent surtout
de la qualité sanitaire des aliments : dioxine dans le poulet, vache folle dans
le steak, pesticides sur les légumes, hormones dans le lait, ça commence à
faire beaucoup. Ils s'interrogent sur le bien-fondé d'une politique agricole
commune (PAC) qui a abondamment subventionné les agriculteurs sans qu'on soit
récompensés par la qualité des produits. Quand ils vont à la campagne, ils
voient des paysages défigurés. Ou alors ils apprennent qu'un cheval est mort
sur une plage bretonne à cause de la pollution par les nitrates. Comment en
est-on arrivés là ? Qu'ont fait nos agriculteurs ?
Accusation
justifiée ?
On accuse
les agriculteurs au lieu d'incriminer le système qui les a poussés à
spécialiser exagérément leur agriculture et à la standardiser. Les agriculteurs
disent : on a fait ce que les clients nous demandaient ; et les clients
répondent : ce n'est pas ce qu'on a demandé. Cela vient du fait qu'entre eux,
deux intermédiaires dominants, l'agro-industrie et la grande distribution, ont
imposé des produits standards. Quand vous voulez faire épiler des canards par
des robots, il faut que les canards naissent tous identiques, donc clonés,
nourris avec la même alimentation, apportés le même jour à l'abattoir qui doit
les traiter d'une seule et même façon...
Mais
après-guerre, lorsque démarre l'industrialisation de l'agriculture en France,
la grande distribution n'existe pas...
C'est
vrai qu'aujourd'hui la grande distribution, Leclerc, Carrefour et Auchan, a
pris le dessus sur les grandes entreprises de la transformation, Danone ou Lactalis. Mais dès le départ, ces
agro-industriels ont voulu livrer au consommateur un produit au moindre prix et
standardiser les processus. Ils ont été bien aidés par les compagnies
semencières et la recherche génétique, même publique...
Pourquoi
les semences se raréfient ?
Depuis le
néolithique jusqu'au XIXe siècle, les agriculteurs sélectionnaient leurs
semences dans leurs champs. Ils choisissaient les plus beaux plants, les plus
beaux épis sur les plants, les plus beaux grains sur les épis. Ils étaient
maîtres des critères de sélection. Et parmi ces critères, la qualité gustative
dominait, elle déterminait le prix. Aujourd'hui, la recherche génétique
investit des millions qu'il faut amortir au plus vite. Les nouvelles semences
doivent être rentabilisées sur les plus vastes surfaces possibles. On cherche
un critère de sélection universel, quels que soient les terroirs. Et ce
critère, c'est la photosynthèse, transformation de l'énergie solaire en énergie
alimentaire, amidon, sucre. On cherche des plantes capables de bien intercepter
la lumière.
“ Lorsqu'on investit de grosse sommes dans l'agro-industrie ou la recherche génétique, il faut que cela rapporte autant que dans l'immobilier ou dans la banque.”
La terre
n'importe plus ?
Non,
c'est un renversement complet : les agriculteurs sélectionnaient des variétés
adaptées à leur terroir, les terroirs doivent désormais s'adapter à un faible
nombre de variétés. Les agriculteurs n'ont plus à leur disposition que très peu
de variétés végétales et un nombre décroissant de races animales. Partout, la
même vache, la prim'Holstein,
produit un lait abondant qui comporte surtout beaucoup d'eau, et, comme on
surproduit ce lait, on le déshydrate pour qu'un jour en Afrique les gens le
réhydratent avec de l'eau qui risque de ne pas être potable... Tout ça commence
à devenir criminel, mais s'explique parfaitement : lorsqu'on investit de
grosses sommes dans l'agro-industrie ou la recherche génétique, il faut que
cela rapporte autant que dans l'immobilier ou dans la banque. Le capital évite
d'ailleurs de s'investir dans le processus de production lui-même et laisse ce
risque aux agriculteurs, stigmatisés alors qu'ils n'ont fait que répondre au
cahier des charges de l'industrie. On comprendra qu'ils vivent très mal, alors
que leur revenu s'effondre, d'être toujours sur la sellette...
D'où ce
vote paysan aux régionales, l'abstention et l'extrême droite ?
On le
constate en Alsace, où les villes sont à gauche, et même en Franche-Comté. Des
agriculteurs très attachés à leur terroir ont perdu leurs repères, précisément
parce que la grande distribution n'a pas su prendre en compte les agricultures
régionales. Les agriculteurs sont atteints dans leur dignité car leurs revenus
reposent de plus en plus sur des aides et non sur le prix de leurs produits. Plutôt
que de comprendre qu'il leur faudrait se battre pour des produits de qualité
régionale, affronter collectivement les compagnies semencières et la grande
distribution, ils pensent qu'ils ont perdu le combat et règlent leur compte,
par ce vote injuste, avec les catégories de la population qui fréquentent les
hard discounts, les pauvres, les migrants...
Cette
crise agricole, c'est aussi l'échec de la politique agricole commune ?
Au sortir
de la guerre, on demande aux agriculteurs de développer des produits pour
lesquels l'Europe était déficitaire : céréales, sucre, lait et viande. Pour
cela, on leur garantit des prix « rémunérateurs, incitatifs et stables ».
Rémunérateurs, pour qu'ils puissent satisfaire aux besoins de leur famille,
mais aussi investir et accroître leurs rendements. Stables, pour que cet
investissement se fasse sur le long terme, ce qui les conduit à se spécialiser.
Et incitatifs, c'est là qu'est le problème : quand on est incité, par des prix
garantis, à faire des céréales, du sucre, du lait et de la viande, il devient
dissuasif de faire autre chose, c'est-à-dire des protéines végétales pour
l'alimentation animale - le soja, la luzerne... - et pour les humains - pois
chiches, haricots, fèves. Les agriculteurs ont abandonné ces productions que
nous importons pour les trois quarts.
Avec
quelles conséquences ?
Une vraie
perturbation des cycles de l'azote, gaz le plus répandu dans l'atmosphère, qui
permet la croissance des plantes. Pour le bétail, nous ne cultivons presque
plus de luzerne, de trèfle, de lotier, de sainfoin, c'est-à-dire des protéines
végétales riches en azote. A la place, nous importons des protéines de soja,
donc de l'azote qui vient du Brésil. Et pour nos cultures, quand il s'agit
d'apporter de l'azote aux céréales et aux betteraves, on le fait avec des
engrais azotés de synthèse, coûteux en énergie fossile importée sous forme de
gaz naturel russe et norvégien. Pour compléter le tableau, à cause de ces prix
garantis, « rémunérateurs, incitatifs et stables », nous sommes devenus
exportateurs de céréales, que nous bradons aux pays du Sud...
“ Il faut
commencer par recombiner agriculture et élevage”
Comment
en sortir ?
Il faut
commencer par recombiner agriculture et élevage. C'est difficile parce que les
agriculteurs se sont endettés dans la course aux machines, puis dans
l'agrandissement des exploitations pour amortir ce matériel. Quelqu'un qui
vient d'investir dans une grosse moissonneuse-batteuse ne peut investir dans
une salle de traite, et inversement. Cette spécialisation excessive fait qu'en
Bretagne, où il y a une surconcentration animale, les animaux mangent un soja
azoté importé du Brésil et, comme ces animaux ne reposent plus sur des pailles
- les pailles sont dans le Bassin parisien, où on cultive les céréales -, qu'on
ne fabrique plus de fumier mais du lisier. L'urine et les excréments percolent
jusqu'aux nappes phréatiques, l'azote se transforme en nitrates, on dépasse les
normes européennes, les eaux sont imbuvables, le littoral est pollué, un cheval
meurt sur une plage...
Et dans
le Bassin parisien, terre de céréales ?
Plus
d'élevage, donc plus de fumier non plus, les céréales manquent d'azote et on a
recours aux engrais azotés de synthèse. Il faudrait au moins demander aux grands
céréaliers qu'autour d'eux, chaque fois que des terres se libèrent, ils
laissent s'installer des éleveurs à qui ils fourniraient des légumineuses -
luzerne, trèfle, sainfoin. Du coup, leurs céréales industrielles seraient
fertilisées en azote grâce à ces légumineuses, qui ont le grand mérite de fixer
l'azote sous forme organique et d'éviter qu'il rejoigne les nappes phréatiques.
Mais pour cela, il faudrait que nos céréaliers soient incités à faire ces
protéines végétales et dissuadés par des quotas de surproduire des céréales...
Que
va-t-il se passer en 2013, lors de la renégociation de la PAC ?
Si la
France ne fait pas de propositions novatrices, on court à la catastrophe ! Nos
partenaires européens veulent qu'on baisse l'aide aux agriculteurs pour engager
des politiques industrielles. A cela s'ajoutent les pressions internationales
pour qu'on libéralise les échanges agricoles. Depuis vingt ans, la PAC, à cause
des surproductions, est attaquée dans les enceintes internationales, le Gatt
autrefois, l'OMC aujourd'hui : on a perdu une bataille en 1992 parce que le
syndicat majoritaire des agriculteurs français, la FNSEA, au lieu d'accepter
des quotas sur l'exportation des céréales, a, sous la pression de deux lobbys
néfastes, les céréaliers et les sucriers, campé sur ses positions et refusé les
quotas. Evidemment, on a perdu, il a fallu cesser les subventions aux
exportations, remplacées par des « aides directes » aux agriculteurs.
Aujourd'hui, il faut revoir la copie : pour que les contribuables acceptent de
continuer à financer nos agriculteurs, ces derniers vont devoir produire un
environnement sain et beau et des aliments de bonne qualité.
Quels
sont les moyens d'y parvenir ?
En
généralisant les appellations d'origine protégées, avec une certification,
comme pour le bio. Les agriculteurs seraient rémunérés non plus par des aides
directes mais par des prix garantis, parce que le consommateur accepterait
d'acheter plus cher ces produits. C'est possible puisque, malgré la crise
économique, on importe 10 % de produits bio supplémentaires chaque année pour
pallier l'insuffisance de la production française. Donc il y a bien un marché
croissant pour des produits de
qualité.
“ Il va falloir que les ménages pauvres aient accès à une alimentation de qualité sans débourser davantage.”
Mais on
verrait une agriculture, et une consommation, à deux vitesses, pour les riches
et les pauvres ?
C'est
déjà le cas. Rappelons qu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, quand des
gouvernements courageux ont mis des droits de douane sur les produits importés
bon marché des Etats-Unis et d'Argentine afin que nos agriculteurs soient
correctement rémunérés, il n'y a pas eu de conflits sociaux majeurs, alors que
l'alimentation représentait 30 % du budget des ménages. Aujourd'hui, ce n'est
plus que 15 %.
Un peu
plus pour les ménages pauvres...
C'est
vrai. Il va falloir qu'ils aient accès à une alimentation de qualité sans
débourser davantage. D'où cette proposition, dans le pacte de la Fondation
Nicolas Hulot dont j'étais l'inspirateur : les couches modestes, celles qui
fréquentent quotidiennement les cantines d'entreprises et scolaires, doivent y
trouver au même prix une alimentation de qualité. Pour cela, la restauration
collective établira des contrats avec les agriculteurs certifiés, et payera
plus cher les produits, grâce aux subventions de la PAC. C'est cela qu'il faut
renégocier : un transfert massif des subventions européennes vers l'agriculture
de qualité. Une partie de ces subventions pourrait aussi rémunérer des contrats
que les collectivités locales passeraient avec les agriculteurs pour le
maintien du bocage, d'un environnement diversifié, afin de permettre notamment
la survie des abeilles, donc la fécondation des fruitiers avec moins de
pesticides et d'insecticides. Au final, on ne parlerait plus de subventions, de
mendicité, mais de gens droits dans leurs bottes jouant un rôle de service
public.
Belle
utopie. Quelle chance y a-t-il pour que ces idées soient mises en œuvre, avec
un Pascal Lamy à l'OMC qui prône la libéralisation des marchés ?
Les
conférences, les films, le montrent : le grand public adhère à l'idée qu'une
autre agriculture est possible. Comment Pascal Lamy et Dominique Strauss-Kahn
peuvent-ils penser que les échanges internationaux, tels qu'ils sont négociés
aujourd'hui, nous donnent une agriculture et un environnement de qualité ?
Pourquoi la raison ne l'emporte-t-elle pas ? Parce que beaucoup de gens ont investi
dans la recherche génétique, la grande distribution, l'agro-industrie ! Or,
aujourd'hui, cette dernière se délocalise en Ukraine pour faire du blé, au
Brésil pour faire de la canne à sucre ou des agrocarburants. Ils savent pertinemment qu'il vaut mieux produire le
tout-venant à l'étranger. Les vrais avantages comparatifs de l'agriculture
française, ce sont les produits à haute valeur ajoutée : les deux tiers de
notre excédent de balance commerciale agricole proviennent des vins et fromages
d'appellation d'origine protégée. C'est dans cette direction qu'il faut aller,
et nous devons arrêter de faire du faire du tort aux pays du Sud avec nos
exportations de céréales subventionnées.
Dès lors,
comment s'y prendre ?
Dans les
négociations de l'OMC à Doha, les pays du Sud vont chercher à reconquérir leur
sécurité et leur souveraineté alimentaire. On ne doit pas revoir les émeutes de
la faim de 2007-2008. Il faut donc que le paysan éthiopien puisse manger du teff, le paysan andin du quinoa, de
l'amarante et du lupin, le paysan sénégalais du mil et du sorgho, que tous ces
paysans ne soient pas obligés de rejoindre les bidonvilles ou de traverser le
désert et la Méditerranée pour arriver ici.
C'est le
militant qui s'exprime, mais en dehors d'une prise de conscience des
consommateurs, que voyez-vous comme changement objectif ? La dernière crise du
lait n'apporte-t-elle pas la preuve que rien ne change ?
Certes,
elle est emblématique du marasme de notre agriculture et des désordres de la
finance internationale. La modernisation de nos exploitations laitières avait
abouti à une surproduction endémique. L'instauration de quotas sur le lait, en
1984, a permis de résorber la surproduction. Survient en 2007 une sécheresse en
Australie, habituellement grande exportatrice de poudre de lait. La spéculation
se déchaîne sur les marchés mondiaux, les prix explosent, mais dès que les
spéculateurs voient une bonne collecte de lait se profiler, ils se retirent du
marché et les prix s'effondrent. Les producteurs français perdent la moitié de
leurs revenus. D'où la grève du lait de l'été dernier.
“ Certains leaders de la FNSEA pensent qu'il suffit d'éliminer nos agriculteurs de montagne qui font des fromages d'appellation d'origine protégée pour que survivent les plus performants.”
Mouvement
auquel s'opposait la FNSEA !
Oui,
certains leaders de la FNSEA pensent qu'il suffit d'éliminer nos agriculteurs
de montagne qui font des fromages d'appellation d'origine protégée pour que
survivent les plus performants, ceux qui vendent de la poudre de lait sur les
marchés mondiaux et imaginent qu'ils vont continuer à rivaliser avec la
Nouvelle-Zélande. Cette avant-garde « moderniste » a fait beaucoup de tort à la
base syndicale qui s'est insurgée. L'avenir est au contraire aux produits de
qualité, en priorité pour le marché intérieur, y compris les écoles primaires
et les cantines d'entreprises : la Nouvelle-Zélande et l'Australie cesseront de
nous accuser de dumping, les consommateurs français seront heureux de mieux
manger et de moins polluer, un nombre croissant d'agriculteurs pourront se
maintenir.
Mais
aujourd'hui, les multinationales Lactalis ou Danone font la loi !
Eh bien, Lactalis et Danone feront un jour ce
que viennent de faire les abattoirs Doux, qui ont délocalisé leurs poulets au
Brésil, avec du soja local et une main-d'oeuvre pas chère : par souci de rentabilité, ils abandonneront les
agriculteurs français. La grande distribution fait de même : quand elle
constate que la demande en produits biologiques s'accroît, elle importe
d'Italie et d'Allemagne, là où les surfaces en bio ont atteint une taille
critique qui permet des prix raisonnables. Car nos agro-industries n'ont pas
été capables de négocier avec les agriculteurs français des circuits d'approvisionnement
en produits bio. Alors que nous étions les premiers il y a vingt ans ! Bravo Lactalis, bravo la grande
distribution ! Il faut résister !
Qui
résiste ?
Des
agriculteurs, des petites coopératives ! Un certain André Pochon, agriculteur breton,
alors qu'on subventionnait le maïs ensilage pour produire du lait bas de gamme,
a continué, sans subventions, à produire du lait sur des prairies ou poussait
du trèfle blanc. Il a écrit des bouquins, l'Inra lui a apporté sa caution
scientifique sur le tard. Entre-temps on avait incité les agriculteurs bretons
à faire leurs élevages pollueurs. Oui, face aux forces économiques qui ont
conduit les agriculteurs français dans l'impasse, ce monsieur a été un
résistant !
“ le pouvoir de Jean-Louis Borloo devient limité, et les fossoyeurs de l'écologie au ministère de l'Agriculture reprennent du poil de la bête.”
Aujourd'hui,
le Grenelle de l'environnement est menacé...
Il y
avait pourtant un relatif consensus lors du premier Grenelle ! Même si les leaders
de la FNSEA ont menacé par deux fois de claquer la porte - à propos des
pesticides, puis des OGM -, ils étaient revenus à la négociation. Et ils ne
trouvaient plus d'arguments pour s'opposer au virage que va devoir prendre
l'agriculture française. Ils étaient bien obligés de constater que les
organisations environnementalistes n'étaient pas composées que de chevelus et
de bobos voulant en découdre avec les agriculteurs français. Malheureusement,
on constate au niveau de la présidence - depuis « l'environnement ça commence à
bien faire », de Nicolas Sarkozy au Salon de l'agriculture - un certain virage.
Il va de soi que le pouvoir de Jean-Louis Borloo devient limité et que les
fossoyeurs de l'écologie au ministère de l'Agriculture reprennent du poil de la
bête.
Pas
optimiste alors ?
Ce n'est
pas en France qu'est le gros problème. Aujourd'hui, je peux avoir accès à la
direction de l'Inra, aux patrons de la FNSEA, au ministre de l'Agriculture
Bruno Le Maire, à Jean-Louis Borloo, Chantal Jouanno, Nathalie Kosciusko-Morizet, et j'ai même rencontré en délégation Nicolas Sarkozy pour
discuter de l'application de la partie agricole du Grenelle. Ceux auxquels je
n'ai pas accès, ce sont Pascal Lamy à l'OMC et Dominique Strauss-Kahn au FMI.
Et pourtant, il y aurait urgence ! Le sort de l'agriculture française se joue
dans les négociations internationales, qui doivent absolument prendre en compte
les rapports Nord-Sud, les questions environnementales, les mouvements
migratoires. Avec Pascal Lamy et Dominique Strauss-Kahn, on a affaire à de
brillants intellectuels, on a la chance qu'ils parlent français, mais il y a
chez eux trop peu d'écoute à l'égard de ceux qui réfléchissent à l'agriculture
de demain. Mais j'ai confiance dans le combat politique des résistants, des
citoyens, des associations, des syndicats !
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