International

Régulation et encadrement des achats internationaux de terres agricoles

Les achats de terres agricoles par des étrangers, en Afrique et ailleurs, sont devenus un motif d’inquiétude pour la FAO et de nombreuses ONG. De nombreux observateurs considèrent qu’ils équivalent à une forme moderne de colonialisme et qu’ils menacent la sécurité alimentaire des populations pauvres. Entre 2006 et 2009, 15 à 20 millions d'hectares de terres (l'équivalent de la surface agricole de la France ou encore 1% des terres cultivées dans le monde) ont fait l’objet de transactions, dans les pays en développement, par des acteurs étrangers. Ces transactions sont conclues au mépris des intérêts et des droits des populations locales, dans des contextes où l'insécurité foncière est la règle. Il s’agit d’une démarche strictement capitaliste dans laquelle les futurs propriétaires obéissent à des exigences relevant, entre autres préoccupations, de la sécurisation de l’approvisionnement alimentaire ou énergétique. Les acquisitions sont majoritairement privées, même si les opérations de gouvernement à gouvernement qui se développent obéissent aussi, purement et simplement, aux calculs classiques de rentabilité financière d’un investissement.

à la condition que pareils investissements soient conduits dans l’intérêt des populations et dans un cadre préservant l’environnement”

Ces opérations ne doivent pas être vues sous le seul angle de la spoliation, dans la mesure où de telles opérations peuvent ouvrir des opportunités de développement pour les pays concernés. Malgré tout, les risques pour les paysans pauvres sont très importants.
C’est bien là que réside toute la question. Procéder à des investissements en matière agricole peut, en effet, être indispensable, surtout pour les pays les moins avancés, à la condition que pareils investissements soient conduits dans l’intérêt des populations et dans un cadre préservant l’environnement d’une manière générale. Il ne s’agit pas là de la préoccupation première des investisseurs privés. Tout comme la Chine, en tant que pays, risque bien, quand elle acquiert des terres pour produire des agrocarburants par exemple, de se soucier en premier lieu, de s’approvisionner au moindre coût pour les quantités les plus élevées possibles.

Une fois encore, on est là au cœur de la nécessité d’une régulation publique, nationale comme internationale à travers les biens publics mondiaux. Sans elle, c’est évidemment l’intérêt financier et/ou l’intérêt étranger qui prévaudra.

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