mercredi 30 mai 2012

Allemagne : une production photovoltaïque record équivalente à 20 réacteurs nucléaires de 1GW


L’Allemagne a battu samedi un record de production solaire


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Alors qu'en France l'orientation énergétique à moyen terme reste encore incertaine, l'Allemagne vient de battre cette semaine un nouveau record de production d'énergie "verte" avec 22 GWh solaires injectés dans le réseau national Allemand. Le record a été battu lors des périodes d'heures creuses les 25 et 26 mai 2012 et a permis de produire environ la moitié de la demande nationale grâce à l’installation récente de nouvelles unités de production PV et un bon facteur d'ensoleillement.

mardi 29 mai 2012

Rapport sur le travail dans le monde

“ les institutions du marché du travail devraient être renforcées afin que les salaires augmentent au même rythme que la productivité, en commençant dans les 
pays excédentaires  Bureau International du Travail


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« Nous n’avons pas mis fin à la croissance, la nature va s’en charger »

Interview - La croissance perpétuelle est-elle possible dans un monde fini ? Il y a quarante ans déjà, Dennis Meadows et ses acolytes répondaient par la négative. Aujourd'hui, le chercheur lit dans la crise les premiers signes d'un effondrement du système.
TERRAECO 29-05-2012

Dennis Meadows
En 1972, dans un rapport commandé par le Club de Rome, des chercheurs de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT) publient un rapport intitulé « Les limites de la croissance ». Leur idée est simple : la croissance infinie dans un monde aux ressources limitées est impossible. Aussi, si les hommes ne mettent pas fin à leur quête de croissance eux-mêmes, la nature le fera-t-elle pour eux, sans prendre de gants.

En 2004, le texte est, pour la deuxième fois, remis à jour. Sa version française vient – enfin – d’être publiée aux éditions de l’Echiquier. En visite à Paris pour présenter l’ouvrage, Dennis Meadows, l’un des auteurs principaux, revient sur la pertinence de projections vieilles de quarante ans et commente la crise de la zone euro, la raréfaction des ressources et le changement climatique, premiers symptômes, selon lui, d’un effondrement du système.

Rencontre avec Amory Lovins, président du Rocky Mountain Institute

Promoteur du «capitalisme naturel», ce physicien, que le magazine Time a classé en 2009 parmi les 100 personnes les plus influentes du monde, a dessiné une vision optimiste du futur lors d'une conférence à Paris en 2009.


Par Agnès Sinaï  |    |  Actu-Environnement.com


Amory Lovins
Basé à Snowmass, dans les montagnes rocheuses du Colorado aux Etats-Unis, Amory Lovins a co-fondé le Rocky Mountain Institute au début des années 80, un«think-and-do-tank » à l'origine du concept des Negawatts prônant une « acupuncture institutionnelle ».

Préférez-vous mourir à cause du changement climatique, d'une guerre pour le pétrole ou d'un holocauste nucléaire ? La bonne réponse est… pour aucune de ces trois raisons. Amory Lovins lance sa conférence par cette boutade, qui caricature les périls de notre époque pour mieux les conjurer. Et raconte que l'avenir est aux systèmes intelligents, à l'image de sa maison dans le Colorado où il a récolté 28 récoltes de bananes dans sa serre, par une température extérieure de moins 20 degrés sans recourir à des énergies fossiles. Une équation ludique, à son image d'ingénieur à la Géo Trouvetout. D'autant que la solution à ces maux est d'une simplicité cardinale, la thérapie de bon sens :une « acupuncture institutionnelle » pour cibler les gisements d'économies d'énergie.

Grèce : le programme de sortie de crise en 10 points du Syriza

Par  25 mai 2012
Alexis Tsipras
Nous entendons beaucoup parler d’Alexis Tsipras ces derniers temps, après son voyage en France et en Allemagne, après le fameux « Hollandréou » qui a fait grogner A. Samaras et E. Venizelos.
Normal, il est le leader de la formation politique qui fait trembler l’Europe et qui poursuit sa conquête en Grèce (voir l’historique des sondages) : le .

Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur le programme du Syriza : le terme populisme revient en tête de gondole, ce programme est pour certains équivalent à la sortie de la Grèce de la zone euro.

Une seule crainte est palpable : que Tsipras, en cas de victoire, fasse une Papandréouane. Car le populisme critiqué par le PASOK et la Nouvelle Démocratie a d’abord été … entériné par Papandréou, quand il a basé sa campagne sur « L’argent il y en a », pour retourner sa veste et appeler le FMI car « l’argent, baaah, n’en a plus » (sous entendu, merci la Nouvelle Démocratie).

Mais la situation de la Grèce a bien changé. L’austérité tue, c’est un fait. Le laboratoire grec se rebiffe et vote contre le mordorandum. Et le Syriza propose un programme centré sur la démocratie, les droits de l’humain et l’égalité entre tous.

Petit tour d’horizon du programme en 10 points.

Reprenons le pouvoir

Une synthèse efficace sur la dette, la fiscalité, la représentativité, les institutions européennes. Un bon condensé des problématiques de notre époque. 

Le best off-d'Etienne Chouard.




lundi 28 mai 2012

“Les classes populaires ont changé”

Par Serge Guérin, sociologue, professeur à l'ESG-MS, Christophe Guilluy, géographe, directeur du bureau d'études MAPS

LEMONDE | 28.05.2012 à 16h48 • Mis à jour le 28.05.2012 à 16h48

Serge Guérin
Les résultats de la présidentielle font ressortir une fracture géographique et sociale très marquée entre la "France des métropoles" et la France périphérique, celle des espaces périurbains, ruraux, des villes moyennes et petites.

“ les catégories populaires en situation de fragilisation sont en augmentation constante ”


Cette France située à l'écart des grandes métropoles mondialisées est celle des fragilités sociales. Si la pauvreté s'y incruste, elle se caractérise d'abord par une forme de "mal-santé sociale" où la précarité et surtout l'absence de perspective sont souvent la norme. Le succès de François Hollande, élu en grande partie grâce à l'antisarkozysme des catégories populaires, peut conduire rapidement les élites politiques de la gauche et des écologistes à oublier la leçon : les catégories populaires en situation de fragilisation sont en augmentation constante et se sentent toujours plus dépréciées socialement et culturellement.

Apocalypse Nerd

Par GÉRARD LEFORT | Libération | CRITIQUE | 25 mai 2012

Avec «Cosmopolis», David Cronenberg embauche le vampire Robert Pattison dans une critique incandescente du capitalisme.

















«Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s’implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations. Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l’industrie sa base nationale.» Qui a écrit ces quelques lignes où il suffit de transformer le mot bourgeoisie par capitalisme pour qu’elles soient absolument d’actualité ? Karl Marx et Friedrich Engels dans le Manifeste du parti communiste (1848). Cronenberg a-t-il réalisé un film marxiste ? Il le suggère, citant lui-même (in dossier de presse) la première phrase dudit manifeste : «Un spectre hante le monde…»

Appel à la Terre, un SOS d’Hubert Reeves et de David Suzuki

Christine Lacaze / Green et Vert / 28.05.2012 

Au Canada comme ailleurs, leurs noms évoquent la connaissance, la sagesse et le respect. Alors quand Hubert Reeves et David Suzuki foulent ensemble les planches d’une même scène pour parler de l’avenir de la planète, selon leurs expertises de scientifiques, philosophes et terriens, la salle est pleine, la foule se lève les bras tendus pour applaudir l’entrée de ces deux voix de sagesse.

Hubert Reeves
En 2012, les organisateurs de Projet Écosphère ont tenu pour la première fois à Montréal la Foire de l’environnement et de l’éco-habitation. Un événement qui avait élu domicile dans la petite ville de Brome au Québec depuis 2006. Le coup d’envoi a été donné vendredi avec la « Soirée des sages », événement à guichets fermés, qui réunissait Hubert Reeves et David Suzuki ainsi que le chanteur Gilles Vigneault pour un concert de fin de soirée.

C'est (vraiment ?) moi qui décide

Paru sur Rationalité limité, économie évolution, complexité  

Voici un petit compte-rendu de l’ouvrage de Dan Ariely, C’est (vraiment ?) moi qui décide, paru chez Flammarion et qui est la traduction en français de Predictably irrational. J’ai déjà eu l’occasion ici d’évoquer les travaux de Dan Ariely au travers de son débat avec Tim Harford (par exemple ici, et ). C’est l’occasion de revenir plus en détail sur les analyses que l’on trouve dans son livre.
Les travaux de Dan Ariely, économiste au MIT, s’inscrivent dans le cadre d’un champ en plein développement, la behavioral economics, ou économie comportementale. Ce courant d’analyse n’est pas totalement nouveau puisqu’il a déjà connu les honneurs du prix Nobel d’économie via les travaux de Daniel Kahneman en 2002. L’ouvrage d’Ariely vise à offrir à un public le plus large possible un aperçu des apports et des éclairages issus de l’économie comportementale. 

dimanche 27 mai 2012

Le miracle Allemand n'aura pas lieu

Le modèle Allemand : 7 millions de mini-jobs à 400 euros mensuels !



Transition écologique : quand la France rurale revendique l’indépendance énergétique

“ Une politique énergétique qui tranche avec la France du nucléaire, où tout est agencé et décidé, pour tout le monde, par EDF   Par Nolwenn Weiler – Basta ! 24 MAI 2012


Voilà quinze ans qu’un petit territoire breton a entamé sa mue écologique. Le Mené est devenu le symbole d’une transition écologique en voie d’achèvement. Sa recette ? Puiser dans ses quelques ressources locales – biomasse, soleil et vent – pour produire une grande partie de l’énergie consommée. Et s’appuyer sur la force des liens sociaux, la créativité de ses habitants et la concertation horizontale. Quitte à déranger certains intérêts.

vendredi 25 mai 2012

A la recherche de la croissance perdue

Alain Grandjean

Par Alain Grandjean diplômé de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole Nationale Supérieure de la Statistique et de l’Administration Economique, docteur en économie de l’environnement



On peut se féliciter que François Hollande ait osé se démarquer des remèdes de nos bons Diafoirus et Purgon, qui administrent lavements et saignées aux économies européennes et l’affaiblissent pour la guérir.

a la recherche de la croissance perdue

Pour autant  il faut bien ouvrir les yeux aux réalités  que montre ce beau graphique : la tendance historique de la croissance du PIB français  par habitant  est à… la décroissance.

Partage du travail : le moyen pour les Etats de réduire le chômage aux Etats-Unis

“ Individuellement les Etats américains devraient mettre en œuvre une politique de « partage du travail » par la réduction d’heures travaillées plutôt que de licencier. 
    
Par Dean Baker co-directeur du Centre pour la Recherche Économique et Politique, basé à Washington, DC - Aljazeera 18 Avr 2012 

Dean Baker 
Il est clair que nous n'allons pas avoir une action d'envergure du gouvernement fédéral pour réduire le chômage de sitôt. Il n'y a aucun espoir que le prochain Congrès soutienne une autre série de relance et l'espoir n'est pas beaucoup plus grand pour le suivant, même si les Démocrates en reprennent le contrôle.

Cela signifie que nous nous dirigeons vers un rétablissement lent et pénible. En supposant que l'économie continue de générer 200.000 emplois par mois, à peu près sa moyenne au cours des trois derniers mois, nous ne reviendrons pas à des niveaux plus normaux de chômage avant la fin de la décennie.

jeudi 24 mai 2012

Pour un système socialisé du crédit


par Frédéric Lordon


Frédéric Lordon

C’est un texte un peu long. Mais, d’abord, on n’est pas obligé de lire, et ça c’est bien… Ensuite il n’était pas facile de faire court dès lors que l’analyse des formes que pourraient prendre des institutions bancaires radicalement restructurées à la lumière de la crise financière était inévitablement amenée à croiser un débat sur la création monétaire qui agite beaucoup, non sans raisons, quelques secteurs de ladite "blogosphère". Ces débats monétaires sont envisagés ici à concurrence de leur pertinence pour la question centrale qui est ici posée, à savoir : à quoi pourrait – devrait – ressembler un système bancaire dont le comportement de ces dernières années suggère qu’il est temps de le refaire à neuf.

mercredi 23 mai 2012

L’avenir de l’Europe se joue en Grèce

« Le nouveau gouvernement français, qui se cantonne dans un silence prudent, devrait affirmer haut et fort, qu’il respectera les décisions du peuple grec, et rejettera toute proposition d’exclure la Grèce de l’Europe ou de la zone euro. » Par Etienne Balibar, philosophe, Michaël Löwy, philosophe et sociologue et Eleni Varikas, professeure de science politique. Edition : Les invités de Mediapart




La situation de la Grèce en ce moment est sans précédent depuis la fin de l’occupation allemande en 1944: réduction brutale des salaires et des retraites. Chômage des jeunes à 50%. Entreprises, petits commerces, journaux, maisons d’édition en faillite. Des milliers de mendiants et SDF dans les rues. Impôts extravagants et arbitraires et coupes à répétition sur les salaires et retraites. Privatisations en série, sabordage des services publics (santé, éducation) et de la sécurité sociale. Les suicides se multiplient. On pourrait continuer la liste des méfaits du « Mémorandum ».

mardi 22 mai 2012

Pour en finir avec le dumping fiscal en Zone Euro

par Pierre Larrouturou

Le taux moyen d’impôt sur les bénéfices dans la Zone Euro est passé de 37 % à 25 % en quinze ans (Source : rapport Taxation trends in the European Union, Eurostat juillet 2011).
Les bénéfices explosent mais on baisse l’impôt sur les bénéfices… Et on s’étonne qu’il y ait des déficits publics ?
Pour mettre fin à ce dumping insupportable, il est urgent de créer un Impôt Européen sur les Dividendes.
C’est l’une des 15 propositions de www.roosevelt2012.fr 


«Le système des marchés est en guerre avec la démocratie»

Un nouveau  est en préparation en Grèce : « Catastroïka » (voir ici pour soutenir le projet). Dans le cadre de ce documentaire, une interview de Naomi Klein a été réalisée dont voici un extrait :


Naomi Klein
« Ce qui se passe actuellement en Grèce, ressemble en quelque sorte à ce qui s’est passé en Corée du sud durant la crise asiatique, dans le sens où il y a eut cette guerre évidente avec la démocratie. La Corée du sud était en pleine période électorale quand le FMI a obligé tous les candidats à la présidence à signer l’accord passé avec le FMI. En réalité le FMI a annulé le sens même des élections.
Et peu importe le résultat des élections, l’accord reste inchangé parce qu’ ils redoutaient que celui qui négocie avec le FMI, n’aura pas une grande influence politique pour imposer l’accord et perdra les élections.

dimanche 20 mai 2012

«Nous avons sauvé les gens plutôt que les banques»

L'ancien ministre de l'Economie argentin, Roberto Lavagna, a sorti son pays de la crise en 2002, en se passant des services du FMI. Il préconise la même solution pour la Grèce.

Recueilli par GÉRARD THOMAS, à Buenos Aires, Libération 
L'ancien ministre de l'Economie argentin, Roberto Lavagna (REUTERS)
L'ancien ministre de l'Economie argentin Roberto Lavagna, 69 ans, est le principal artisan du redressement de l'Argentine engluée dans une terrible crise économique il y a dix ans. Lorsqu'il prend ses fonctions, en avril 2002, le peso vient d'être dévalué de 70%, le pays est en cessation de paiement, la dette privée s'élève à plus de 72 milliards d'euros, l'inflation annuelle flirte avec les 125% par an, le chômage explose, les petits épargnants sont ruinés et les troubles sociaux ont déjà fait plus de 30 morts dans le pays. Cet ancien ambassadeur auprès de l'Union européenne décide immédiatement de se passer de « l'aide » au Fonds monétaire international (FMI) et des marchés financiers. Quelques pistes à suivre pour la Grèce.

«Derrière l’arbre du salaire des ministres, une forêt d’avantages cachés»

Par Eric Verhaeghe, publié dans Atlantico - François Hollande a annoncé aujourd’hui en conseil des ministres une diminution de 30% de la rémunération des membres du gouvernement. Mais la France est encore loin d'une moralisation complète de la rémunération des cabinets ministériels.


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est l'ancien Président de l'APEC
 (l'Association pour l'emploi des cadres) et auteur de  
Jacob-Duvernet (septembre 2011).
Comme prévu sur sa feuille de route parue pendant la campagne, François Hollande a annoncé ce jeudi en conseil des ministres une diminution de la rémunération des ministres à hauteur de 30%. Ce geste est important parce qu’il témoigne  de la volonté affichée par la nouvelle équipe de rompre avec la logique prêtée au précédent quinquennat, en montrant personnellement l’exemple. 

Mortalité en France


samedi 19 mai 2012

Crise : et si Roosevelt avait raison

Le collectif Roosevelt 2012 défend des réformes radicales pour sortir de la crise, en évitant les politiques d’austérité.
Alors que le G8 de Camp-David aux Etats-Unis s’ouvre, la crise de la zone euro menace toujours de déstabiliser les marchés financiers et l’économie mondiale. Si elle tombe, cette épée de Damoclès pourrait provoquer une crise bien plus importante que celle de 2008. Pour y faire face, "il faut passer à des médecines d’urgence", estime le collectif Roosevelt 2012.
Composé d’une soixantaine d’économistes, de personnalités politiques et du monde associatif, ce groupe créé au début de l’année 2012 défend une série de quinze réformes radicales à appliquer d’urgence pour sortir de la crise. Pierre Larrouturou, Stéphane Hessel, Michel Rocard ou encore Aurélie Trouvé... Tous refusent les politiques d’austérité imposées dans toute l’Europe. Plus encore, ils souhaitent que les citoyens s’approprient le débat pour faire pression sur les dirigeants. Plus de 47.000 citoyens ont déjà signé leur manifeste.

Qui dirige les médias ?


vendredi 18 mai 2012

"On a un vrai problème de démocratie dans ce pays"

Démocratie, croissance, dette, Europe, salariat, plans sociaux, innovations, comportements étatiques, éducation, partage de l'information, Internet... 

L'énarque Eric Verhaeghe qui dirige le cabinet de l'innovation sociale Parménide fait entendre une voix dissonante et indépendante sur Radio-Notre-Dame.


"On peut prêter aux Etats européens à du 0,02% sans changer les traités"

Invité de Matin Première, l'économiste Pierre Larrouturou dresse un double constat. Premièrement, les remèdes des gouvernements européens contre la crise ne soignent pas le mal mais l'aggravent. Deuxièmement, les solutions pour sortir de cette crise existent mais une "oligarchie" s'oppose à leur mise en place.


Citant l’exemple américain, il explique que "pendant 30 ans, avant l’arrivée de Reagan au pouvoir (en 1981), il n’y avait besoin ni de dette privée, ni de dette publique pour nourrir l’économie". "Globalement, tout ce que l'on fait depuis quatre ans ne marche pas et aggrave le problème, parce que le diagnostic est faux". L'économiste et agronome français Pierre Larrouturou ne ménage pas les plans d'austérité mis en place par les gouvernements européens ces dernières années. Et l'invité de Matin Première de citer une liste interminable de pays qui se sont engagés dans l'austérité et rentrent, ou sont rentrés, en récession depuis lors.

jeudi 17 mai 2012

Hubert Reeves

“ L'homme saccage sa planète
et mène une guerre contre la nature, 
s'il la gagne, il est perdu.

Des vertus de la paresse

Par Catherine Halpern 
Synonyme de servitude pour l’Antiquité, le travail est devenu une valeur des sociétés modernes. Et si la paresse nous mettait sur la voie d’une société plus juste favorisant l’épanouissement de chacun ?
Article issu du numéro
Mensuel N° 196 - août-septembre 2008
Nos péchés capitaux - 6€50
 « Bouge pas comme ça, tu me fatigues », lance Alexandre à son chien. « Toi aussi, faut que tu remues, que tu cavales, mais qu’est-ce qu’ils ont tous ? On a le temps. Faut prendre son temps. Faut prendre le temps de prendre son temps. » Un an avant 1968, Yves Robert dans le film Alexandre le Bienheureux nous conviait à un hymne à la paresse à travers le portrait d’un homme qui, à la mort de sa femme, décide de tout plaquer et de se reposer enfin, au grand dam des autres.

Car la paresse dérange quand elle n’est pas odieuse. Si rares sont ceux aujourd’hui à y voir un péché au sens fort, elle reste l’objet d’une sérieuse désapprobation morale. « La paresse est mère de tous les vices », répète-t-on à l’envi. Travailler c’est bien, fainéanter c’est mal. La messe est dite.

Mais pourquoi, alors qu’il est si doux de lézarder, le travail est-il tant valorisé ? C’est une longue histoire qu’éclaire Dominique Méda, dans Le Travail. Une valeur en voie de disparition (Flammarion, 1995). Dans la Grèce et la Rome antiques, l’activité productive à laquelle l’homme est astreint pour satisfaire ses besoins matériels et sa survie n’est guère valorisée. Les esclaves pourvoient aux tâches serviles pour que les hommes libres puissent se consacrer à ce qui est proprement humain : l’art, la philosophie, la politique… Une conception que l’on retrouve dans l’opposition que font les Romains entre otium et labor : l’otium est le loisir dans lequel l’homme s’épanouit, le travail est une servitude.