Par Virginie Gorson-Tanguy, porte-parole du
Mouvement national des chômeurs et précaires
10 décembre 2012 - Libération
Alors que le chômage et la précarité se sont
installés durablement, la «conférence nationale de lutte contre la pauvreté et
pour l’inclusion sociale» se doit de présenter des mesures fortes, justes et
efficaces. Mais la précision des objectifs dépend de la fiabilité des constats.
“en France, comme d’ailleurs partout en Europe, il n’y a pas d’emploi pour tout le monde”
Il aurait fallu d’abord ne pas déconnecter
emploi et pauvreté, comme le souhaitaient les organisations de chômeurs, qui
n’ont pas été écoutées. En juillet, le gouvernement a parlé emploi, avec les
syndicats. En décembre, il parlera pauvreté, majoritairement avec les
associations. Ainsi va le dialogue social en France. Ce cloisonnement pourrait
n’être qu’un détail si finalement les questions fondamentales étaient posées :
comment créer de l’emploi ? Et s’il n’y a pas d’emploi pour tout le monde,
comment faire pour qu’une partie de la société ne sombre pas dans la précarité
durable ?