lundi 5 septembre 2011

Récupération des intérêts de la création monétaire



Un autre aspect de la création monétaire est choquant. Quant une banque prête 100 euros, elle n’est tenue de posséder en moyenne que 8 euros en fonds propres. Le reste, elle le crée ex nihilo. C’est-à-dire que les banques privées ont le pouvoir de créer de la monnaie scripturale (deposit money) pour financer des emprunts par un simple jeu d’écriture. Seulement, quand celles-ci font payer des intérêts, elles ne les font pas courir sur les 8% qu’elle possède réellement mais sur l’ensemble de la somme mise à disposition. Se pose alors la question de la légitimité d’une transaction qui permet de faire du profit sur de l’argent que l’on ne possède pas et qui ne coûte rien ou si peu. Le prix du crédit devrait plutôt être calculé sur la base du taux directeur de la banque centrale (très faible) pour la part qui relève de la création monétaire, plus un petit quelque chose pour couvrir les coûts de structure et fournir une marge modérée permettant de financer des investissements de développement matériel et technique.

La confiscation des intérêts résultant de l’usage d’un droit collectif au profit du système financier et d’intérêts privés n’est pas tolérable.”

« Seul l’Etat a le droit de battre monnaie » : voici la seule chose que l’on apprend couramment à l’école à propos de la monnaie. Cette formule consacrée marque le fait que la monnaie est un bien collectif, un bien public et que sa création relève donc de la responsabilité collective. Si la création monétaire se trouve être génératrice de recettes, il appartient donc à la collectivité de les récupérer. La confiscation des intérêts résultant de l’usage d’un droit collectif au profit du système financier et d’intérêts privés n’est pas tolérable. Nous demandons la fiscalisation totale des intérêts de la création monétaire dans le cas où ils sont maintenus. Les recettes supplémentaires obtenues par ce biais (plusieurs de dizaines de milliards d’euros) financeront la réduction de la dette publique et les investissements d’avenir. On peut envisager aussi une distribution de cette manne financière sous la forme d’un revenu universel versé à l’ensemble des citoyens dont l’effet direct sera une optimisation des échanges économiques réels.

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