lundi 5 septembre 2011

Pour une économie sociale et solidaire

Une solide lucidité politique ainsi que le rapport de force engagé avec les puissances de l’argent nous imposent une position de recul quant à la généralisation immédiate du socialisme économique. Cela ne doit pas nous empêcher pour autant de fonder nos espoirs sur des étapes intermédiaires. Nous pouvons imposer la présence d’administrateurs salariés au sein des conseils d’administration des entreprises comme en Allemagne où le personnel est représenté aux conseils de surveillance, en tant que personnel. La cogestion permet aux salariés de mieux connaître la stratégie de l’entreprise pour pouvoir soit l’infléchir, soit montrer qu’avec une même stratégie industrielle plusieurs stratégies « ressources humaines » sont possibles.


D’autres choix politiques encore sont possibles. Il existe déjà des milliers d’entreprises en France où les hommes associent leur travail et non leurs capitaux. En 2008, les coopératives, mutuelles et associations, employaient plus de 2 millions de salariés, soit plus de 12% de l’emploi du secteur privé. Entre 2000 et 2008, le nombre d’emplois créés a progressé de 17%, à un rythme bien supérieur à celui du secteur privé.

Les décisions stratégiques se prennent en assemblée générale selon le principe « une personne = une voix ».”

Le cas des 21 000 entreprises coopératives employant 900 000 salariés est exemplaire car il préfigure ce que sera l’économie sociale et solidaire de demain. Les Scops (Société Coopérative de Production) sont des sociétés commerciales qui vivent et se développent dans le secteur concurrentiel avec les mêmes contraintes de gestion et de rentabilité que toute entreprise. Son originalité : les salariés sont associés majoritaires de l’entreprise dont ils détiennent au moins 51% du capital. Tous les salariés ont vocation à devenir associés dans des modalités définies par les associés existants et avec leur accord. Les décisions stratégiques se prennent en assemblée générale selon le principe « une personne = une voix ». Chaque membre a le même poids, quel que soit son apport en capital.

Les pouvoirs publics ont un rôle clé à jouer pour accélérer ou freiner le mouvement. Une des priorités de la Banque Publique d’Investissement sera de financer, soutenir, encourager l’économie sociale et solidaire avec une vraie politique de soutien accordé à leurs réseaux pour qu’ils créent une situation de confiance permettant aux entrepreneurs de se lancer et de faire perdurer leurs entreprises. Ne cherchons pas plus loin l’alternative entre monopole d’Etat et libéralisme.

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