lundi 5 septembre 2011

La gauche face à ses responsabilités


Les appels à la moralisation du capitalisme n’ont rien changé depuis 2008 et n’y changeront rien. Les marchés sont irresponsables et la spéculation n’a qu’une issue : le désastre programmé du système financier.


Derrière les malversations de la crise financière, il y a une crise avant tout sociale qui prend sa source dans le disfonctionnement de l’économie réelle.”

Pour autant, aucun de nos dirigeants ne prend ses responsabilités pour éviter le drame qui plongera toute l’économie dans le chaos. Ce ne sont pas les quelques mesures « prudentielles » pour encadrer les transactions financières qui pourront empêcher le pillage de l’économie réelle. Les entreprises sont, aujourd’hui, à la merci des actionnaires qui demandent des taux de retour sur investissements insoutenables. Derrière les malversations de la crise financière, il y a une crise avant tout sociale qui prend sa source dans le disfonctionnement de l’économie réelle. Une crise des salaires et du travail mais aussi une crise écologique qui demandent des réponses en rupture avec le modèle de développement actuel. Nous sommes au moment charnière où la gauche doit prendre ses responsabilités sous peine de voir s’imposer, hélas, toujours plus avant, des politiques sécuritaires où les luttes sociales sont criminalisées, les immigrées sont des boucs émissaires et nos systèmes de solidarité sont menacés par la mise en concurrence effrénée de tous les salariés entre eux au sein de l’économie marchande. La finance doit être cadenassée et l’économie réelle orientée vers la satisfaction des besoins sociaux et environnementaux. Un autre modèle de développement doit être mis en place.

Mesures d’urgence

Rétablir d’urgence un cordon sanitaire entre les banques de dépôts et les banques d’affaires pour éviter la contagion du krach bousier à l’épargne nationale, comme l’on fait les islandais et comme ce fut le cas après-guerre.

Reprise des commandes par l’Etat en imposant une progressivité de l’impôt qui augmente les prélèvements sur les plus riches et sur les grandes entreprises. L’effort national réparti équitablement améliorera les recettes fiscales afin de retrouver un équilibre de trésorerie permettant une efficacité accrue des services publics et des couvertures sociales en temps de crise.

Faire racheter les titres de dette souveraine par la BCE afin de soumettre les marchés et ne plus payer les intérêts exorbitants qui creusent notre déficit. Le gouvernement peut aussi requérir d’un pôle bancaire public qu’il opère des avances de trésorerie libellées en euro pour couvrir une partie de la dette publique qui serait ainsi rachetée par échange de bons du Trésor.

Mettre en place rapidement un Pôle bancaire public qui viendra irriguer l’ensemble du tissu économique français. Ce dernier pourra se refinancer aux taux très bas de la BCE — comme les principaux acteurs du marché — mais prêtera à des taux d’intérêts raisonnables aux entreprises qui ont besoin de se développer et d’innover. Il sera soumis au contrôle de la population pour orienter l’attribution des emprunts vers les investissements utiles et protègera l’économie d’une contraction brutale du crédit au moment fatal du prochain krach boursier.

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