mercredi 3 avril 2013

Plaidoyer inattendu pour la semaine de 30 heure


Pour la généralisation progressive en Europe de la semaine de trente heures ("sous toutes ses formes possibles") sans perte de salaire.


Une centaine de personnalités publient, ce lundi 11 février, une lettre ouverte préconisant le passage progressif aux 30 heures de travail par semaine sans perte de salaire.

Alors que l'Allemagne est fière de son taux de chômage si faible (moins de 7%) et a tendance à considérer les autres Européens comme paresseux (notamment les Grecs et les Français), des économistes, des  universitaires, quelques syndicalistes et quelques leaders de Die Linke, le parti de la gauche radicale, jugent que la situation allemande est moins bonne qu'on le dit. Non seulement le stress professionnel devient un phénomène préoccupant, mais, par ailleurs, en comptant les salariés à temps partiel contraint, "près de 6 millions de personnes sont au chômage ou sous-employées", notent-ils. Surtout, ils s'inquiètent du chômage de masse en Europe.


Ils entendent donc profiter de la campagne électorale en cours pour lancer une idée qui avait disparu ces dernières années du débat public : la généralisation progressive en Europe de la semaine de trente heures ("sous toutes ses formes possibles") sans perte de salaire. Selon eux, non seulement la durée effective moyenne n'est actuellement pas très éloignée de ce seuil (en raison du travail à temps partiel) mais, si elles prennent le temps de se réorganiser, les entreprises ne seraient pas forcément perdantes.

Les signataires savent que leur initiative – qui rappelle directement les thèses du français Pierre Larrouturou, coauteur d'un récent livre avec Michel Rocard, La gauche n'a plus droit à l'erreur – risque de ne pas être très populaire. Ils savent que nombre de salariés veulent travailler plus et que les syndicats, qui ont échoué à imposer les 35 heures dans l'ex-RDA au début des années 2000, sont très réservés sur la question. Ils jugent néanmoins venu le temps, au niveau européen, de relancer le débat.

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