Démocratie

Poursuivre l’avancée démocratique

Toute démarche sera vaine sans un véritable contrôle démocratique de nos institutions comme de la production. C’est pour cela que la diminution du temps de travail joue un rôle central dans la mise en œuvre du projet de transformation sociale et écologique. La maturité des moyens de production permet à notre civilisation de franchir un cap dans l’espace libéré sur le travail pour la responsabilisation individuelle. Si nous voulons des citoyens impliqués dans la vie politique et économique de notre pays, il faut du temps pour la citoyenneté. Sans quoi nous nous en remettrons toujours à des politiciens professionnels qui trahiront leurs promesses électorales dès que l’attention est détournée. Toutes autres considérations sur l’exercice du pouvoir est hypocrite. Au départ, il y a le facteur temps. Il n’est pas négociable.


Revitaliser les institutions

Sortir du présidentialisme avec élection du Premier Ministre par le Parlement”

Il faudra bien sûr revitaliser nos institutions. En finir avec le cumul des mandats (cumul des fonctions et cumul dans le temps). Créer un vrai statut de l’élu qui lui donne les moyens d’exercer normalement ses responsabilités afin de permettre à toutes les couches sociales de contribuer. Permettre à tous de s’exprimer au Parlement en adoptant le scrutin proportionnel pour l’élection des députés. Mettre en place l’expérimentation de différents modes de scrutin (proportionnelle de Hondt, vote Condorcet…) permettant l’émergence de représentants le plus largement soutenus par la population. Accorder enfin le droit de vote et d'éligibilité aux élections locales aux étrangers vivant en France depuis 10 ans. Sortir du présidentialisme avec élection du Premier Ministre par le Parlement afin de promouvoir des projets politiques collectifs et rompre avec la personnalisation à outrance du pouvoir.

Pour cela nous proposons de convoquer une Constituante qui permettra la consultation de tous les citoyens sur la refonte de nos institutions afin d’affermir le caractère démocratique de notre République.


Contrôler la production

Il n’y aura pas non plus de véritable réforme du système actuel si le contrôle démocratique de la population s’arrête à la porte de l’entreprise. Nous devons perdre toute illusion d’émancipation sociale tant que nous serons contraints par les marchés d’appliquer une logique d’affrontement économique fondée sur la maximisation des profits.

Aujourd’hui, le salarié n’a aucun droit sur son outil de travail, si ce n’est celui de s’exécuter. S’il est un endroit où règne encore une conception archaïque du pouvoir, c’est bien dans le monde du travail. Jamais une époque n’aura vécu une telle schizophrénie sociale où cohabitent revendications de transparence politique dans l’espace public et absence totale de démocratie dans l’entreprise. Pourtant, ce sont bien les citoyens qui collectivement produisent la richesse nationale et rien ne justifie que leur soit confisqué le contrôle de la production. Car l’entreprise est le foyer de quatre acteurs de production : les salariés qui fournissent le travail, les apporteurs de capitaux qui financent la production, les collectivités publiques qui équipent les territoires (services publics, administrations) et forme la main d’œuvre (éducation nationale), la soignent (sécurité sociale, mutuelles…), sécurisent les biens et les personnes et fournit le cadre juridique (droit du travail et des affaires…). Puis, il y a l’entrepreneur qui est à l’initiative de la production et qui organisent la contribution de toutes les parties prenantes. On pourrait rajouter un cinquième acteur non négligeable : le client, qui accorde sa confiance à l’entreprise en finançant son fonctionnement par l’achat de la production.

À tous les étages de l'édifice économique s’exerce la pression constante du pouvoir actionnarial”

Cinq acteurs de la vie économique et sociale, certes, mais seul le détenteur du capital est autorisé à trancher les orientations de l’entreprise. Le client reste un consommateur, objet d’étude pour le département marketing. Les collectivités publiques n’ont aucune place au conseil d’administration. Les salariés sont renvoyés à leur condition d’exécutants moyennant rémunération salariale. S’il y a bien une représentation syndicale permettant de défendre les intérêts des travailleurs selon les modalités du « dialogue social », ce n’est jamais pour décider des investissements stratégiques de l’entreprise.

Quant à l’entrepreneur, il y en a deux catégories : celui dont la rémunération est alignée sur les intérêts des actionnaires par le système des stock-options, à l’abri des parachutes dorés, dans les grands groupes transnationaux. Et celui qui dirige une PME (90 % du tissu économique français) dont le fonctionnement est tributaire en tant que sous-traitant des sociétés cotées en bourse. Ses donneurs d’ordre lui répercutent leurs exigences de rentabilité en l’obligeant à baisser ses marges et les salaires comme en témoigne un médiateur des relations interentreprises : « Les acheteurs des grands groupes pillent les PMI. Ils récupèrent à leur profit la plus grande partie de la marge et empêchent ainsi les entreprises intermédiaires de se développer ». À tous les étages de l'édifice économique s’exerce la pression constante du pouvoir actionnarial pour faire remonter tout en haut de la pyramide sociale les gains de productivité.

“Permettre à chacun d’être libre comme l’individu et fort comme le collectif.”

Une telle conception de l’activité économique va à l’encontre du développement harmonieux d’une société démocratique moderne. Nous touchons, ici, aux limites d’un système destiné à s’effacer au profit de la cogestion de l’entreprise par les différents acteurs en présence. En effet, dans l’entreprise se jouent la création et la répartition des richesses individuelles et collectives, et se noue une partie importante de nos rapports sociaux, de notre identité de notre appartenance à un groupe social. La réappropriation de l’économie par les citoyens permet à chacun d’être libre comme l’individu et fort comme le collectif. Des expériences menées dans ce sens déjà partout dans le monde avec succès préfigurent ce que sera la généralisation d’une économie sociale et solidaire, l’idée que nous nous faisons du socialisme, autrement dit du dépassement du capitalisme.

Lire aussi :

Pour une économie sociale et solidaire
Un dépassement du capitalisme

3 commentaires:

  1. Proposition: réformer les tribunaux de commerce.
    Bonjour,
    Je vous propose de mettre en oeuvre ce que la droite n'a pas fait jusqu'à maintenant:
    faire une réforme des tribunaux de commerce:
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Tribunal_de_commerce_%28France%29#Appr.C3.A9ciation
    Les juges de première instance sont notoirement incompétents, car ils n'ont aucune formation juridique sinon des stages de formation.
    Les enjeux financiers sont pourtant en moyenne très important. Résultat de cette incompétence dans les cas les plus grave les mandateurs judiciaires qui sont ceux qui ont une vrai compétence coutent très cher à l'état et les conflits d'intérets sont très nombreux.
    J'ai fait l'expérience du Tribunal de commerce de Paris. 5 renvois pour une banale affaire de facture impayée. Tous les plaignants convoqués à la meme heure, des heures d'attente avant que son affaire soit appelée. Une organisation déplorable, une compétence médiocre. Comment laisser se développer les petites entreprises dans un tel environnement économique?

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  2. Bon désolé j'ai l'impression de parler tout seul sur ce site,
    mais une autre de mes propositions serait dans l'esprit de la commission Balladur de réduire le nombre de régions en France.
    L'avantage de mes propositions est qu'elle ne coute pas un centime d'Euro, vu que je me suis réuni tout seul en commission pour trouver les propositions..
    La région Ile de france, la plus riche a 8 départements, les plus petites régions en ont 2.
    Il faut supprimer les régions à deux départements.
    Réunion de :
    -Haute et basse Normandie
    -Alsace et Lorraine
    -Nord et Picardie
    Cordialement

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  3. Bon encore dans la série de la boite à idée, je pense que la commission des finances de l'assemblée serait peut etre inspirée
    de faire une visite en Suisse, pour qu'on leur explique ce que c'est que la péréquation financière:
    http://www.youtube.com/watch?v=5m4-Rqa0jXM
    http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9r%C3%A9quation_financi%C3%A8re_en_Suisse
    On ne peut pas dénier à nos amis Suisse un certain savoir en matière de gestion.
    Cordialement

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